Centre et parking
Meyrin-Genève





Centre et parkingMeyrin-GenèvePrivé
Concours 1er prix
Ceci n’est pas un centre commercial
Ceci est un morceau de ville, une tranche d’urbanité. Avec ses rues, ses places, ses passages, ses échoppes. Tout ce qui, à Meyrin, manque encore. La part manquante.
Le shopping-center à l’américaine ne sera jamais qu’un succédané, un ersatz de ville. L’Européen, lui, reste un habitué de la ville, dont il reconnaît même sans s’en rendre compte les qualités. Il a le choix, et c’est bien la possibilité de ce choix qui lui fera toujours préférer un centre-ville à un centre commercial.
Il s’agit donc de repenser le centre commercial, non pas en tant que bâtiment indépendant et artificiel, mais bien par rapport aux règles du modèle dont il est issu, à savoir celles de la construction de la ville dense et compacte, avec tout ce que cela comporte de notions de seuils, d’accès, de continuités, de transformations possibles à terme, aussi bien spatiales que temporelles.
Le centre commercial européen se doit d’être d’abord un centre urbain. Il s’agit davantage de construire un lieu de la ville qu’un équipement parmi tant d’autres.
Si Meyrin a réussi son urbanisation à grande échelle, il lui reste encore à parfaire celle, plus petite mais tout aussi fondamentale, qui règle les espaces intermédiaires, à la mesure de l’homme qui marche.
En lieu et place de formes et de logiques qui font effet de ville, il s’agit de mettre en place une logique qui donne effectivement forme et lieu à la ville. Une ville où l’on pourrait flâner, se retrouver sur une petite place, où l’on ne pourrait aussi ne faire que passer, c’est-à-dire redevenir un passant.
Non pas un bâtiment qui contiendrait un bout de ville pastiche, à l’instar de tous les centres commerciaux du monde, mais bien une véritable pièce d’urbanité, fondée sur le tracé des réseaux viaires, la division du sol, la définition des espaces publics par des espaces privés inscrits dans une structure et une morphologie admettant leurs transformations dans le temps.
Et si vraiment ceci devait, finalement, être un centre commercial, c’est alors parce qu’il aurait répondu à cette double exigence : être à la fois un ensemble commercial et un centre urbain.
Rien ne peut remplacer la ville.
Avec Pierre Bouvier, architecte
Competition 1st Prize
This is not a shopping mall
This is a piece of city, a fragment of urbanity. With its streets, squares, passages, and shops. Everything still missing in Meyrin. The missing part.
The American-style shopping mall will never be more than a substitute, a poor imitation of a city. The European, by contrast, remains familiar with the city, unconsciously recognizing its qualities. He has the choice — and it is precisely this ability to choose that will always make him prefer a city center over a shopping mall.
The task, then, is to rethink the shopping center, not as an independent and artificial building, but in relation to the rules of the model it originates from — namely, the construction of a dense and compact city, with all that this entails: thresholds, access points, continuities, and the potential for future transformations, both spatial and temporal.
The European shopping center must first and foremost be an urban center. It is less about creating a commercial facility than about building a piece of the city.
If Meyrin has succeeded in its large-scale urbanization, it still needs to refine the smaller scale — just as essential — that defines the intermediate spaces, those at the scale of the walking human.
Instead of forms and logics that simulate a city, the aim is to implement a logic that truly gives form and place to the city. A city where one can stroll, gather in a small square, or simply pass through — in other words, become a passerby again.
Not a building that merely contains a fake slice of city, like so many malls around the world, but a genuine piece of urbanity, rooted in the layout of road networks, the division of land, the definition of public spaces through private ones, all embedded in a structure and morphology that allow for transformation over time.
And if this must ultimately be called a shopping center, then it is only because it has met a dual requirement: to be both a commercial complex and an urban center.
Nothing can replace the city.
With Pierre Bouvier, architect