PHILIPPE MEYER
APPROCHE
"Construire, c’est collaborer avec la terre : c’est mettre une marque humaine sur un paysage qui en sera modifié à jamais ; c’est contribuer à ce lent changement qu’est la vie des villes.
Construire, c'est collaborer avec le temps sous son aspect de passé, en saisir ou en modifier l’esprit, lui servir de relais vers un plus long avenir ; c’est retrouver sous les pierres le secret des sources."
Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien
L’architecture n’est pas une affaire de style.
Reflet de son temps, elle ne peut être que contemporaine.
La principale question qui demeure est celle de rompre avec la dichotomie architecture et urbanisme.
Retrouver le lien indicible entre territoire et contexte, ne pas opposer rupture et continuité.
Échapper à un courant issu du monde de l’image qui, progressivement, fait davantage place au design qu’à l’architecture.
Il est très difficile de définir une architecture ou son architecture.
On peut définir un mode de faire, une approche. La nécessaire conjugaison d’un lieu et d’un thème.
La relation de cette conjugaison trouve inéluctablement sa traduction dans la matière et sa mise en forme, dans le détail et son expression.
La culture, la curiosité, l’apprentissage, ajoutés au fil du temps, s’inscrivent paradoxalement plus dans une notion de vitesse que de durée.
L’impatience augmente avec la connaissance.
PROFIL
Marseille 1985, études d’architecture achevée sur l’obtention d’un diplôme dplg, dès 1986 Philippe Meyer entre à Lyon dans l’agence Jourda-Perraudin et participe au projet et à la construction de l’Ecole d’Architecture de Lyon. Suisse, il poursuit sa carrière en 1987 au sein du bureau Reinhard und Partner à Berne, puis enseigne dès 1989 le projet d’architecture à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zürich. Lauréat de plusieurs concours, il fonde l’agence Meyer & Bouvier Architectes à Berne en 1992 puis à Genève en 1995. Forte de trois nouveaux succès dont celui de la Faculté de Psychologie pour l’Université de Genève en 1997, l’agence est mandatée sur de nombreux et divers projets et, obtient, en particulier le deuxième prix pour l’aménagement du Crédit Suisse à Zürich. Philippe Meyer, poursuit sa charge d’enseignement pendant douze années, auprès de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne et de l’Institut d’Architecture de l’Université de Genève, et poursuit une activité indépendante seul à partir de 2004. Auteur du catalogue architecture pour le 700e anniversaire de la Confédération Helvétique en 1991, membre actif de la SIA et de la FAS, Philippe Meyer assume également la direction de publication de la revue d’architecture FACES depuis 2009. L’agence Philippe Meyer Architecte sàrl fondée en 2017, a, en 2018, obtenu la Distinction SIA pour la réalisation d’un hôtel dans la vieille-ville de Genève, puis a été sélectionnée pour participer à la Biennale d’Architecture de Venise. La même année, il dirige un workshop sur le thème «elasticity» à l’Ecole d’Architecture de Porto. La Distinction Best Architects fut attribuée à la réalisation d’une villa à Cologny-Genève en 2019 et pour la construction d’un ensemble locatif à Corsier-Genève en 2021. Une monographie des principaux travaux de l’agence a été publiée par les éditions Quart Verlag en 2018.
NOTRE MISSION
Etre architecte, c’est mettre l’ensemble de ses connaissances au service d’un projet, d’un projet unique puisque destiné à un lieu unique et à un client unique. Il ne s’agit pas d’un projet de construction mais d’un projet d’architecture, cela signifie que tout ce qui est produit, tout ce qui est dessiné et qui sera bâti, est issu d’une réflexion spécifique, et que cette réflexion doit en permanence anticiper chacune des étapes de construction. Une construction, de quel ordre et quelle dimension soit-elle, doit devenir un investissement, à court, moyen ou long terme. A ce titre, elle doit trouver la plus-value attendue dans son architecture, et dans les détails que cette architecture doit contenir. L’architecte est par conséquent l’acteur indispensable et indissociable du projet. La rémunération de l’architecte, sa responsabilité. Notre rémunération, si elle est consécutive du montant général des travaux, n’est pas uniquement la conséquence directe des éléments bâtis. Elle est la conjugaison de trois parties intrinsèquement interdépendantes :
_L’étude, la recherche, le dessin d’exécution, la coordination
_Le chantier, la planification, la gestion des coûts et des délais
_La responsabilité engagée
Ces trois entités sont contractuellement attachées aux normes de construction imposées, réglementées par l’organe de référence, la SIA.
La construction respecte les normes définies, les honoraires de son auteur également. Cette norme représente pour le Maître d’Ouvrage le garant de qualité. La gestion du projet. Un projet d’architecture a besoin d’un client, d’un Maître d’Ouvrage, ce, d’autant plus, quand il s’agit d’une habitation, c’est à dire relevant de l’intime. Une réponse rapide aux demandes de décisions, de validation des propositions d’adjudication, des offres ou de la facturation, une régularité des paiements, permettent l’efficacité attendue et sont, à la fois, gain de temps et économie.
Notre objectif est, à la fois, le respect de l'architecture et celui des intérêts de notre client. Par notre investissement, par la recherche de la qualité la plus élevée, par le contrôle de ce qui est bâti et par sa juste correspondance avec le coût appliqué.
L'IMPORTANCE DE L'IDEE
J'insiste sur le fait que l’architecture est une architecture d’auteur.
Le droit d'auteur fonde "le droit sur l'idée". Mais comme le contexte suisse assimile les architectes à des fournisseurs de services, on ne valorise que la prestation. Les idées ne sont ni matériellement ni conceptuellement reconnues, encore moins rémunérées, et les honoraires des architectes ne détaillent que des prestations. C'est un flagrant défaut de reconnaissance auquel je suis quotidiennement confronté et qui culmine en cas de concours, lorsque l'intérêt de l'organisateur est avant tout lié à l'idée proposée par le lauréat. Je ne parle donc pas de nos honoraires, qui recouvrent la prestation, mais de l'idée fournie par un architecte, dont le seul et unique bénéficiaire sur le plan matériel est aujourd'hui le maître de l'ouvrage. Au-delà de ce profit économiquement quantifiable, il y a bien sûr aussi la plus-value culturelle et sociale qu'une idée peut générer. Comme cette dernière n'est pas chiffrable, donc encore plus difficilement exprimable, elle ne semble plus avoir aucune espèce d'importance dans l'axercice actuel de la profession d'architecte. Un ouvrage n'est culturellement valable que lorsqu'il présente un contenu Idéel qui va au-delà de ses aspects écologiques, économiques et fonctionnels, soit lorsqu'on y reconnaît l'intention d'un créateur qui a été transposée dans la réalité. La scène architecturale contemporaine est divisée en deux camps, dont l'un prétend que l'architecte auteur n'existe plus et qu'il ne reste que ['équipe qui dirige le processus de création. Cela débouche sûrement sur une architecture praticable, mais de mon point de vue, une contribution de nature proprement culturelle est le résultat d'un acte intellectuel. Et un tel acte est lié à un objet. Je ne parle pas ici -comme on l'entend souvent à tort - d'un artefact singulier, mais d'un objet dont les caractéristiques reposent sur une Idée. Cela peut aussi bien être une maison, qu’un fragment ou une ville entière. Ce qui me motive, c'est de confronter les gens à une idée qui est devenue matière: je m'intéresse à la forme en sa qualité de plus-value culturelle susceptible de faire bouger la société. Tout le reste - écologie, économie, fonctionnalité - va de soi. C’est du travail artisanal. Ce qui m'importe, dans l’architecture, c'est d'exprimer quelque chose qui est réel, d'une manière aussi générale et aussi proche que possible de la vérité - dans sa logique et son essence. Et la vérité n'est ni belle ou laide, ni chaotique ou ordonnée, pas plus qu'écologique ou non écologique: elle est sensée. J'ai la conviction que l'architecture est une discipline où la première place revient à la question de la forme, ainsi qu'au message individuel et social exprimé sous cette forme.
Olgiati V., Die Bedeutung der Idee in der Architektur von Valerio Olgiati - The Significance of the Idea in the Architecture of Valerio Olgiati, Zurich, Edition Archithese, 2022.
APPROACH
“To build is to collaborate with earth, to put a human mark upon a landscape, modifying it forever thereby; the process contributes to that slow change which makes up the
history of cities. To reconstruct is to collaborate with time gone by, penetrating or modifying its spirit , and carrying it toward a longer future. Thus beneath the stones we find the secret of the springs."
Marguerite Yourcenar, Memoirs of Hadrian
Architecture is not a matter of style. A reflection
of its time, it can only be contemporary. The main remaining question is breaking down the dichotomy between architecture and urbanism.
To retrieve the inseparable link between territory and context, without opposing rupture and continuity.
Escaping a current born from the culture of image, which progressively prioritizes design over architecture.
It is very difficult to define any or one’s own architecture.
A method, an approach can be told. The site and the them are the essential combination.
The relationship of this combination inevitably finds its meaning through the materials and their manipulations, through the details and their executions.
Built over time, culture, curiosity, study, paradoxically evolve more on a notion of speed than of duration.
Impatience grows with knowledge.
PROFILE
After his studies in architecture in Marseille in 1985, Philippe Meyer joined the Jourda-Perraudin firm in Lyon in 1986 and participated in the design and construction of the Lyon School of Architecture. In 1987, he joined the Reinhard und Partner office in Bern, and in 1989 he began teaching architectural design at the Swiss Federal Institute of Technology in Zurich. He won several competitions and in 1992 founded Meyer & Bouvier Architectes in Berne, followed by Geneva in 1995. After three further successes, including the Faculty of Psychology for the University of Geneva in 1997, the agency was commissioned to work on numerous and varied projects, and in particular won second prize for the fitting out of the Credit Suisse building in Zurich. Philippe Meyer continued to teach for twelve years at the Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne and the Institute of Architecture of the University of Geneva, and since 2004 has been working independently. Author of the architecture catalogue for the 700th anniversary of the Swiss Confederation in 1991, active member of the SIA and the FAS, Philippe Meyer has also been the publishing director of the architecture magazine FACES since 2009. The Philippe Meyer Architecte sàrl agency, founded in 2017, was awarded the SIA Distinction in 2018 for the construction of a hotel in the old town of Geneva, and was selected to participate in the Venice Architecture Biennale. In the same year, he led a workshop on "elasticity" at the Porto School of Architecture. The Best Architects Distinction was awarded for the construction of a villa in Cologny-Geneva in 2019 and for the construction of a rental complex in Corsier-Geneva in 2021. A monograph of the agency's main works was published by Quart Verlag in 2018.
OUR MISSION
To be an architect is to put all one's knowledge at the service of a project, a unique project since it is intended for a unique place and a unique client. It is not a construction project but an architectural project, which means that everything that is produced, everything that is designed and that will be built, is the result of a specific reflection, and that this reflection must constantly anticipate each stage of construction. A construction, of whatever order and size, must become an investment, in the short, medium or long term. As such, it must find the expected added value in its architecture, and in the details that this architecture must contain. The architect is therefore the indispensable and inseparable actor of the project. The architect's remuneration, his responsibility. Our remuneration, if it is consecutive of the general amount of the work, is not only the direct consequence of the built elements. It is the combination of three intrinsically interdependent parts:
_The study, research, execution drawing, coordination
_The site, planning, cost and time management
_Liability
These three entities are contractually bound by the imposed construction standards, regulated by the reference body, the SIA. The construction respects the defined standards, as do the fees of its author. This standard represents the guarantee of quality for the project owner. Project management. An architectural project needs a client, a project owner, and all the more so when it concerns a home, i.e. a private matter. A rapid response to requests for decisions, validation of tender proposals, offers or invoicing, and regular payments, allow the expected efficiency and are, at the same time, time-saving and economical. Our objective is to respect both the architecture and the interests of our client. By our investment, by the search for the highest quality, by the control of what is built and by its right correspondence with the applied cost.