Ecole primaire
Vernets-Genève







Ecole primaireVernets-GenèveVille de Genève
Les racines du ciel
Au regard des mobilités qui s’y jouent et de la densification, les interstices du territoire urbain doivent s’inscrire dans une logique de résistance, pour conserver et consolider des lieux d’absence.
La question est historique ; elle fait référence à la composition, à la géométrie.
Le vide, c’est la place et la pièce, c’est le lieu du mouvement, c’est la profondeur de champ.
Préserver le vide, dans la vision de la perspective du Quattrocento, c’est sauver un espace-temps qui a construit et continue de construire la ville.
C’est aussi poser une réflexion sur les questions d’échelle, leur proximité, leur coexistence.
Le processus de transformation d’un quartier s’élabore aussi dans l’équilibre des masses.
Le vide, c’est la respiration des villes.
Un vide qui, cependant, doit être « occupé », matérialisé, habité, et définit un espace de jeu entre ciel et terre.
Le vide impose l’image de l’institutionnel, génère des limites, des « bords », qui interagissent avec l’espace public et le confirment.
Le vide est le projet.
En travaillant la topographie, le vide traduit ce qu’aurait pu occuper le projet s’il avait été bâti en superstructure.
Construire dessous, ce n’est pas construire sous le sol.
C’est donner la possibilité d’amplifier, de diversifier l’espace public, en instaurant à la fois des rapports de continuité et de discontinuité.
Continuité d’un passage urbain, qui le traverse et organise les accès.
Continuité des surfaces horizontales, rendant accessibles à tous les toitures-jardin.
Discontinuité des peaux, des périphéries, par l’incision, le détachement.
Discontinuité des volumes, en acceptant l’exception, le signe.
L’école se subdivise en deux entités — les classes et le sport —, composées chacune autour d’une cour, attachées par un entrepont, qui abrite le préau couvert et crée une zone intermédiaire, un espace commun.
Les toitures des ouvrages ne sont généralement pas destinées à être vues.
Ici, l’installation de l’école propose à la fois un square prolongeant l’espace public, un jardin donné à voir, à parcourir, et un miroir d’eau permettant, au surplus, une régulation thermique des volumes réservés au sport et à l’administration.
Construire une école, c’est avant tout protéger.
C’est aussi offrir de l’air et de la lumière.
C’est offrir du vide, et le partager.
Construire une école, c’est créer un nouveau sol.
Un sol sous le sol.
Un sol qui lui appartient.
Un sol qui est le complément nécessaire des espaces abrités.
L’extérieur devient un autre intérieur.
L’intérieur est sublimé par les prolongements extérieurs qui deviennent…
Les racines du ciel.
The roots of the sky
In light of the mobilities at play and increasing densification, the interstices of the urban territory must follow a logic of resistance, to preserve and strengthen places of absence. This is a historical question; it refers to composition, to geometry. The void is the square and the room, it is the space of movement, the depth of field. Preserving the void, in the perspective of the Quattrocento, means saving a space-time that has built and continues to build the city. It also invites reflection on questions of scale, their proximity, their coexistence.
The transformation of a neighborhood also depends on the balance of masses. The void is the breath of cities. Yet it is a void that must be "occupied," materialized, inhabited, defining a space of play between sky and earth. The void imposes the image of the institutional, it generates limits, "edges," which interact with and affirm public space. The void is the project.
By working with topography, the void expresses what the project might have occupied if it had been built in superstructure.
Building beneath is not building underground. It is giving the possibility to amplify and diversify public space by establishing both continuity and discontinuity.
Continuity of an urban passage that crosses the site and organizes access.
Continuity of horizontal surfaces, making green rooftops accessible to all.
Discontinuity of skins and edges, through incision and detachment.
Discontinuity of volumes by accepting exception, the sign.
The school is divided into two entities, classrooms and sports facilities, each organized around a courtyard, linked by a mezzanine that houses a covered playground and creates an in-between zone, a common space.
The roofs of buildings are not usually meant to be seen. Here, the school installation offers both a square extending public space, a garden to be seen and explored, and a reflecting pool that additionally ensures thermal regulation for the sports and administrative areas.
To build a school is, above all, to protect.
It is also to offer air and light.
It is to offer emptiness and to share it.
To build a school is to create a new ground.
A ground beneath the ground.
A ground that belongs to it.
A ground that is the necessary complement to sheltered spaces.
The outside becomes another inside.
The inside is enhanced by the exterior extensions, which become
The roots of the sky.