NOTRE DAME
Martigny

















NOTRE DAMEMartigny Ville de Martigny
GRAND HÔTEL DU PARC
Il est des constructions plus sensibles que d’autres.
Désormais devenus fragiles, celles et ceux qui sont appelés à partager une forme d’intimité nouvelle doivent appréhender un autre modèle.
Il est à inventer une villégiature, un autre cadre de vie, qui ne peut prendre sa source ni dans l’habitat traditionnel, ni dans la structure hospitalière.
Ce confort nécessaire est à puiser dans l’imaginaire hôtelier.
C’est l’hôtel de cure, le Grand Hôtel du Parc qui décline tous les services attachés au bien-être.
Cette villégiature nécessite une condition spécifique. La relation directe à un environnement naturel.
Donner à voir, donner à parcourir, faire de l’interaction entre unités protégées, jardins et parc, un ensemble indissociable.
Ressentir les saisons, sentir fleurs et fruits.
Marcher, seul ou en famille, en empruntant des parcours qui permettent l’arrêt et le repos, sur un banc, au soleil ou à l’ombre,
toucher des matières nobles, le bois, la pierre, retrouver une matérialité connue, ou reconnue, caractéristique d’un environnement familier.
Le Castel Notre-Dame démoli découvre un parc arboré et complété. En fond de parcelle, au nord-est, libérant le plus grand dégagement, face au parc, se place la construction. Afin de réduire les excavations, les aires de stationnement demeurent paysagères.
La terre extraite du terrassement du nécessaire sous-sol est utilisée comme remblais après démolition de l’actuel établissement.
Une trame régulière de murs, de poteaux et de circulations définit un module commun (celui de la chambre), hiérarchise les fonctions et offre, grâce à sa rigueur, la liberté que demande la diversité du programme. Les exceptions font, ensuite, vivre la règle.
Certes les chambres doivent obéir à une conformité, un mode normé mais toutes, tournées vers le lointain, le paysage des montagnes et des vignes, elles n’ont de vis-à-vis que les services combinés.
Pas de corridor. Pas de portes faisant face à d’autres portes. Pas de composition par couple.
L’installation, ordonnée, contraste avec l’arbitraire des limites, prend le parti géométrique du plan quadrangulaire et traduit la résultante des degrés de protection et de proximité requis. Une cour intérieure à valeur de cloître abrite le jardin sensoriel clos dévoué à la psychogériatrie.
Une ceinture de murs de granit à hauteurs variables contient le jardin commun et se mue en socle pour souligner le corps principal. On y retrouve potager, verger, plantes aromatiques et atelier de jardinage.
Au-delà, au sud-ouest, c’est le parc qui englobe l’ensemble.
En choisissant de dédier la chapelle à l’espace de recueillement, en laissant les différents stationnements en périphérie, l’espace public, par l’emprunt de chemins communs, s’associe à l’EMS.
Au terme de ces chemins, c’est le hall d’accueil du Grand Hôtel qui s’ouvre aux résidents et visiteurs.
Sans rupture, ce salon multiple regroupe tous les espaces d’assemblée.
Jouant de reflets et de transparences, il est le pont qui relie jardin intérieur et parc public.
En fond de vallée, ouvert sur montagnes et vignobles, le parc retrouvé autorise un dialogue entre le bâti et les arbres.
La démolition du Castel Notre-Dame a libéré la relation du site avec le paysage et l’environnement urbain.
Constitués essentiellement de petites maisons avec jardinets, les éléments bâtis alentour imposent, malgré l’étendue du programme, une morphologie mesurée.
Les entités décrites définissent trois groupes majeurs, trois registres d’approche.
Un volume commun pour toutes les activités en assemblée.
Une part majeure dédiée à la gériatrie, une autre, quantitativement moins importante, pour la psychogériatrie, ayant pour dénominateur commun chambres et services.
Chacun d’entre eux nécessite une constante relation avec l’extérieur.
Ainsi les jardins associés deviennent l’indispensable complément de l’espace abrité.
Le paysage est matière autant que le construit.
Le parc, c’est l’espace public.
Le Grand Hôtel du Parc lui appartient.
C’est par le parc que l’on y pénètre, c’est sur le parc que l’on s’affiche.
De l’espace le plus ouvert à l’espace le plus protégé, une succession de jardins imbriqués, adaptés à leurs usagers se décline et doit permettre, par le choix des plantations et des matières, l’éveil des sens.
Ils constituent les lieux de cheminement et de repos conjugués, accessibles à tous en toute sécurité.
La structure est une grille de poteaux et poutres de béton, il n’y a de murs que dans la nécessaire répétition des chambres.
Ailleurs le plan libre est partout autorisant toute transformation future, toutes nouvelles exigences.
Les éléments opaques ou transparents sont des éléments de remplissages, choisis au gré de leurs usages.
Le béton est composé d’agrégats de pierres de rivière pour, par ses aspérités, apporter une vibration en accrochant la lumière.
Les matières qui lui sont associées sont tout à la fois liées au lieu et à sa mémoire. Le granit, vocabulaire vernaculaire des murs de jardins, est utilisé pour l’enceinte clôturée et l’assise-socle de la construction, le bois pour les allèges et les cadres de fenêtres ou des baies.
À l’intérieur, une attention particulière est portée aux matières que l’on touche, le bois des mains courantes, l’argile des peintures, ou l’étoffe des rideaux.
La matière la plus intense doit demeurer la lumière, celle qui vous enveloppe, vous réchauffe un matin frileux derrière le vitrage d’un séjour devenu jardin d’hiver ou celle que filtrent des toiles de tente de coton enduit au plus fort de l’été.
La chambre
Le lieu de quiétude mais aussi le lieu de l’intimité partagée avec famille et amis.
Au-delà de la conformité aux normes spécifiques touchant au lit ou à la salle de bains, des nécessaires résolutions ergonomiques, c’est dans la matérialité, dans la proportion des éléments construits ou intégrés, dans la relation entretenue avec l’extérieur chambre, au lointain avec le paysage, au plus proche avec les circulations internes, dans la qualité de la lumière et de l’air, que se définit le confort.
La gestion de la lumière naturelle, introduite largement grâce à une allège basse, s’établit au moyen d’une protection solaire de toile de coton enduit de couleur sable coulissant verticalement et à débattement, et d’un rideau doublé, pour assurer l’opacité.
En lin, de teinte vert tilleul, porté par une tringle permettant son effacement complet sur les parois latérales de la chambre, il est, à volonté, source d’intimité.
La lumière artificielle de l’espace, à la fois séjour et chambre, est donnée par une série de sources indirectes. Appliques de tête de lit, applique murale orientable permettant la lecture, lampe sur pied.
Par une ouverture contrôlée et sécurisée d’un cadre battant, la ventilation naturelle complète un système général de double flux et reste modulable au désir de chacun.
La matérialité au-delà du confort est un stimulant sensoriel.
Au coton des stores, au lin des rideaux et de la banquette, s’ajoutent le bois, frêne huilé des grands cadres-paysage des fenêtres et des éléments de mobilier, la peinture à l’argile des parois, la résine de l’espace bains.
Le sol, un fin terrazzo, est la continuité des distributions d’étages.
Le faux plafond du petit corridor d’entrée est habillé en sous-face de panneaux de liège qui assurent une isolation phonique alors que celui de la salle de bains retrouve le frêne sous forme de lambris.
Deux formes d’assise sont proposées.
Un fauteuil permettant l’accès à une table rabattable à valeur d’écritoire ou de support d’une collation, et une banquette modulable à hauteur d’allège.
Contenant un tiroir pour quelques effets personnels, une surface pour poser un livre ou un vase et un tiroir de rangement, offrant des places assises pour les visiteurs, ce lit de repos donne en outre la possibilité de s’y allonger, au plus près de la vue sur montagnes, vignes et parc.
Project team: Anna Bellinvia, Maria Puche, Charlotte Roux, Sara Sampaio
Image credit: DOM images
GRAND HÔTEL DU PARC
Some buildings are more sensitive than others.
Now more fragile, those who are called upon to share a new form of intimacy must embrace a different model.
We must invent a new retreat, a different living environment, which can draw neither from traditional housing nor from hospital infrastructure.
This necessary comfort must be sourced from the world of hotels.
It is the health retreat, the Grand Hôtel du Parc, that embodies all the services dedicated to well-being.
This retreat requires a specific condition: a direct relationship with the natural environment.
To offer views, to create paths, to make the interaction between protected units, gardens and park an inseparable whole.
To feel the seasons, to smell flowers and fruits.
To walk, alone or with family, along pathways that allow for rest and pause, on a bench, in the sun or in the shade,
to touch noble materials, wood, stone, to reconnect with a familiar materiality, characteristic of a known environment.
With the demolition of Castel Notre-Dame, the now-open wooded park is redefined.
At the northeastern end of the site, where the space opens most generously to the park, the building is placed.
To minimize excavation, parking areas are left as landscaped zones.
The soil removed during basement construction is reused to fill in the land after demolishing the current facility.
A regular grid of walls, columns and circulation routes defines a common module (the room), organizes the functions and, through its rigor, allows for the flexibility demanded by the program's diversity. Exceptions then bring life to the rule.
Of course, rooms must comply with standard norms, but all of them face outward toward the distant landscape of mountains and vineyards, with no direct view into each other, only shared services.
No corridors. No doors facing other doors. No paired compositions.
This orderly arrangement contrasts with the arbitrary site boundaries, embracing the geometric choice of a quadrangular plan, translating the required levels of protection and proximity.
An inner courtyard, cloister-like in nature, shelters the enclosed sensory garden dedicated to psychogeriatrics.
A belt of granite walls of varying height encloses the communal garden and becomes a base to highlight the main building.
There, you’ll find a vegetable garden, an orchard, aromatic plants and a gardening workshop.
Beyond this, to the southwest, lies the surrounding park.
By dedicating the chapel to a space for contemplation and keeping all parking at the periphery, the public space merges with the care home via shared pathways.
At the end of these paths, the lobby of the Grand Hôtel opens to residents and visitors.
Without interruption, this multipurpose lounge brings together all gathering areas.
Playing with reflections and transparency, it becomes a bridge between the inner garden and the public park.
At the bottom of the valley, open to mountains and vineyards, the rediscovered park allows for dialogue between the built form and the trees.
The demolition of Castel Notre-Dame restored the site’s relationship with the landscape and the surrounding urban fabric.
Surrounded mostly by small houses with gardens, the neighborhood calls for a restrained morphology, despite the scope of the program.
The described components define three major groups, three levels of approach.
A shared volume for all public activities.
A major part dedicated to geriatrics, and another, quantitatively smaller, for psychogeriatrics, both with common elements: rooms and services.
Each part requires a constant connection to the outdoors.
Thus, the associated gardens become the essential complement to interior spaces.
The landscape is as much a material as the building itself.
The park is the public space.
The Grand Hôtel du Parc belongs to it.
It is through the park that one enters, it is onto the park that the project opens.
From the most open to the most protected spaces, a sequence of interlocking gardens unfolds, adapted to their users and designed, through the choice of plants and materials, to awaken the senses.
They form the pathways and resting areas, safely accessible to all.
The structure is a grid of concrete posts and beams. Walls exist only where necessary, in the repetitive layout of the rooms.
Elsewhere, the open plan allows for future transformations and evolving needs.
Opaque or transparent elements are infills, chosen based on use.
Concrete is made with river stone aggregates so that its texture catches the light and brings visual richness.
Materials are locally rooted and memory-rich. Granite, used in garden walls, forms the enclosure and building base. Wood is used for window frames, spandrels and openings.
Inside, care is given to materials one touches: wood for handrails, clay-based paints, or the fabric of curtains.
The most powerful material must remain the light, the kind that wraps around you, warming you on a chilly morning behind winter garden glazing, or the kind filtered through coated cotton canvas awnings at the height of summer.
The Room
It is a place of calm, but also one of shared intimacy with family and friends.
Beyond compliance with specific standards for beds or bathrooms and ergonomic requirements, comfort is defined by materiality, the proportions of built and integrated elements, the connection to the exterior, from the room to the distant landscape and to the interior circulation, and by the quality of air and light.
Natural light is generously brought in thanks to low spandrels and is managed through a sand-colored coated cotton sunshade that slides vertically and swings outwards, as well as a blackout curtain.
In linden green linen, suspended on a rod that allows it to fully clear to the side walls, it offers intimacy at will.
Artificial lighting is provided by a series of indirect sources: headboard sconces, a pivoting wall light for reading, and a floor lamp.
Through a secured and controlled opening sash, natural ventilation completes the general dual-flow system and remains adjustable to personal preference.
Materiality, beyond comfort, is a sensory stimulant.
To the cotton blinds and linen curtains and bench are added oiled ash wood for the large window frames and furniture elements, clay paint on the walls, and resin in the bathroom.
The floor is a fine terrazzo, continuing from the corridor.
The ceiling of the small entrance corridor is clad in cork panels for acoustic insulation, while that of the bathroom returns to ashwood in the form of paneling.
Two types of seating are offered.
An armchair that allows access to a fold-down table, useful for writing or as a tray, and a bench set at sill height.
Equipped with a drawer for personal items, a surface for placing a book or vase, and another drawer for storage, it offers seating for visitors and can also serve as a daybed.
It allows one to lie down and enjoy the view of the mountains, vineyards and park up close.
Project team: Anna Bellinvia, Maria Puche, Charlotte Roux, Sara Sampaio
Image credit: DOM images