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Une Maison de Maître n’est pas une villa. Elle n’en a ni la dimension, ni le caractère.
La demande qui nous est proposée de mettre en forme induit un mode combinatoire qui associe sans diviser les entités d’une seule et même famille. Cette approche doit alors traduire une unité : ce que nous partageons, ce qui nous différencie, ce qui nous est propre, tout en exprimant permanence et appartenance à un ensemble.
Un ensemble indissociable d’un lien avec le lieu, un lieu choisi, un lieu référence.
La représentation de la demeure utilise une référence historique, celle du portique. La fragmentation imposée au lieu en son sommet se joue de la forte déclivité du site et entre en résonance avec le paysage. La lecture s’effectue en continu, sans rupture, par le déplacement, mettant en scène simultanément le proche et le lointain, le visible et le caché, en relation avec la richesse d’une arborisation séculaire.
En ce lieu, il n’y a pas de contact direct, tactile avec le paysage, mais le paysage entre partout, est partout. L’approche du lieu ne peut être que l’évocation d’une écriture paysagère. De ces « entre-liens », de ces pièces de calage attachées à la terre, dont le socle fait partie, naissent les étirements volumétriques des édifices, les émergences.
Associés à l’espace de référence d’une cour d’entrée, déjà presqu’intérieure, des plans séquence définissent, par le jeu d’ouvertures et d’obturations éphémères, les degrés de privacité. Le projet doit préserver une série d’échappées sur plusieurs plans : un environnement végétal dense et puissant, l’omniprésence du lac et, au loin, la ville.
La composition tient compte de chacune des entités, des rapports de contiguïté, de partage, tout autant que des nécessaires intimités.
Elle doit aussi faire apprécier les deux visages de la Maison. Tournée vers la cour, au pied de la colline, la Maison reçoit. Face au lac, dominante, c’est le paysage qu’elle accueille. Au terme d’une succession de plans, jouant avec la topographie, une nouvelle piscine fait la transition entre le jardin donné à voir à la Maison et le parc en constant dialogue avec le paysage.
Le plan, libre, autorise toutes les mutations, et inscrit le projet dans le temps, en démontrant toute modularité future.
Une Maison de Maître appartient à une notion d’intemporalité, de transmission. Le lieu, fondateur, contient déjà en lui-même cet indispensable degré de permanence auquel la Maison est liée.
Donner valeur à ce lieu unique n’a de sens que si cela s’accompagne des notions de dimension, de qualité, de longévité. Ce n’est que par l’addition de ces notions que le domaine, composé d’un parc et d’une demeure, donnera valeur d’histoire : celle de l’appartenance à la famille qui l’occupe, une valeur d’investissement sur le long terme, une valeur d’héritage.
Le site induit et oblige le traversant. La lumière doit pouvoir transiter de la colline au lac, et, si la profondeur se montre trop importante, c’est un puits de lumière qui, par sa verticalité, apporte la part manquante.
Au service de cette volonté, une structure en béton, ponctuelle, ordonnée, neutre et sans hiérarchie, renforce l’affirmation massive et détermine, par son mode de percements, toutes les combinaisons verticales et horizontales.
Une impression d’ensemble s’en dégage, un lien indicible entre le lieu et le thème, le sentiment explicite d’une évidence.
Project team: Marta Balsera, cheffe de projet, Anna Bellinvia
Images credits: Filippo Bolognese Images
A Maison de Maître is not a villa. It has neither its scale nor its character.
The request we are asked to shape implies a combinatory approach that associates without dividing the entities of a single and same family. This approach must therefore convey a unity: what we share, what differentiates us, what is unique to us, while expressing permanence and belonging to a whole.
A whole that is inseparable from a link to the place, a chosen place, a place of reference.
The representation of the dwelling uses a historical reference, that of the portico. The fragmentation imposed on the site at its summit plays with the steep slope of the terrain and resonates with the landscape. The reading occurs continuously, without interruption, through movement, simultaneously staging the near and the distant, the visible and the hidden, in relation to the richness of century-old vegetation.
In this place, there is no direct, tactile contact with the landscape, but the landscape enters everywhere, is everywhere. The approach to the place can only be the evocation of a landscape narrative. From these “inter-links,” these anchoring pieces attached to the earth, of which the base is part, emerge the volumetric extensions of the buildings, the emergences.
Associated with the reference space of an entrance courtyard, almost interior already, sequence plans define, through the play of openings and ephemeral closures, the degrees of privacy. The project must preserve a series of escapes on multiple levels: a dense and powerful vegetal environment, the omnipresence of the lake, and, in the distance, the city.
The composition considers each entity, the relationships of contiguity, of sharing, as well as the necessary intimacies.
It must also reveal the two faces of the House. Facing the courtyard, at the foot of the hill, the House welcomes. Facing the lake, dominant, it receives the landscape. At the end of a succession of planes, playing with topography, a new pool creates the transition between the garden shown to the House and the park in constant dialogue with the landscape.
The open plan allows for all mutations and inscribes the project in time, demonstrating its full future modularity.
A Maison de Maître belongs to a notion of timelessness, of transmission. The foundational place already contains within itself this indispensable degree of permanence to which the House is linked.
Giving value to this unique place only makes sense if it is accompanied by the notions of scale, quality, and longevity. It is only through the addition of these notions that the estate, composed of a park and a residence, will embody historical value: that of belonging to the family who inhabits it, a value of long-term investment, a value of legacy.
The site implies and compels the traversing. Light must be able to pass from the hill to the lake, and, if the depth proves too great, it is a skylight that, through its verticality, brings the missing element.
To serve this intent, a concrete structure, punctual, orderly, neutral and without hierarchy, reinforces the massive statement and determines, through its perforation pattern, all vertical and horizontal combinations.
An overall impression emerges, an indescribable link between the place and the theme, the explicit feeling of an obviousness.
Project team: Marta Balsera, project lead, Anna Bellinvia
Images credits: Filippo Bolognese Images