PNR_Modern Living

cologny-genève

Philippe Meyer Architecte - PNR_Modern Living
Philippe Meyer Architecte - PNR_Modern Living
Philippe Meyer Architecte - PNR_Modern Living
Philippe Meyer Architecte - PNR_Modern Living
Site plan
Philippe Meyer Architecte - PNR_Modern Living
Jardin floor plan
Philippe Meyer Architecte - PNR_Modern Living
Groundfloor
Philippe Meyer Architecte - PNR_Modern Living
Floor plan
Philippe Meyer Architecte - PNR_Modern Living
Maquette

PNR_Modern Livingcologny-genèvePrivé

Une Maison de Maître n’est pas une villa. Elle n’en a ni la dimension, ni le caractère. La demande qui nous est proposée de mettre enforme, induit un mode combinatoire qui associe sans diviser les entités d’une seule et même famille. Cette approche doit alors traduire une unité, ce que nous partageons, ce qui nous différencie, ce qui nous est propre, tout en exprimant permanence et appartenance à un ensemble. Un ensemble indissociable d’un lien avec le lieu, un lieu choisi, un lieu référence. La représentation de la demeure utilise une référence historique, celle du portique. La fragmentation imposée au lieu en son sommet, se joue de la forte déclivité du site et entre en résonnance avec le paysage. La lecture s’effectue en continu, sans rupture, par le déplacement, mettant en scène simultanément le proche et le lointain, le visible et le caché, en relation avec la richesse d’une arborisation séculaire. En ce lieu, il n’y a pas de contact direct, tactile avec le paysage mais le paysage entre partout, est partout. L’approche du lieu ne peut être que l’évocation d’une écriture paysagère. De ces « entre-liens », de ces pièces de calage, attachées à la terre, dont le socle fait partie, naissent les étirements volumétriques des édifices, les émergences. Associés à l’espace de référence d’une cour d’entrée, déjà presqu’intérieure, des plans séquence, définissent, par le jeu d’ouvertures et d’obturations éphémères, les degrés de privacité. Le projet doit préserver une série d’échappées sur plusieurs plans, un environnement végétal dense et puissant, l’omniprésence du lac et, au loin, la ville. La composition tient compte de chacune des entités, des rapports de contigüité, de partage, tout autant que des nécessaires intimités.

 

Elle doit aussi faire apprécier les deux visages de la Maison. Tournée vers la cour, au pied de la colline, la Maison reçoit. Face au lac, dominante, c’est le paysage, qu’elle accueille. Au terme d’une succession de plans, jouant avec la topographie, une nouvelle piscine fait la transition entre le jardin donné à voir à la Maison et le parc en constant dialogue avec le paysage. Le plan, libre, autorise toutes les mutations, et inscrit le projet dans le temps, en démontrant toute modularité future. Une Maison de Maître appartient à une notion d’intemporalité, de transmission. Le lieu, fondateur, contient déjà, en lui-même, cet indispensable degré de permanence auquel la Maison est liée. Donner valeur à ce lieu unique n’a de sens que si cela s’accompagne des notions de dimension, de qualité, de longévité. Ce n’est que par l’addition de ces notions, que le domaine composé d’un parc et d’une demeure donnera valeur d’histoire, celle de l’appartenance à la famille qui l’occupe, une valeur d’investissement sur le long terme, une valeur d’Héritage. Le site induit et oblige le traversant. La lumière doit pouvoir transiter, de la colline au lac, et, si la profondeur se montre trop importante, c’est un puits de lumière qui, par sa verticalité, apporte la part manquante. Au service de cette volonté, une structure en béton, ponctuelle, ordonnée, neutre et sans hiérarchie, renforce l’affirmation massive et détermine, par son mode de percements, toutes les combinaisons verticales et horizontales. Une impression d’ensemble s’en dégage, un lien indicible entre le lieu et le thème, le sentiment explicite d’une évidence.

 

Project team: Marta Balsera chef de projet, Anna Bellinvia

Images credits: Filippo Bolognese Images